AIL (Allium sativum)
Famille des Alliacées
Partie utilisée : le bulbe
Cette plante bulbeuse, vivace et rustique, est originaire d'Asie centrale, mais elle est inconnue à l'état naturel. Sa reproduction est strictement végétative puisque, aussi loin qu'on puisse remonter dans l'histoire, la plante ne produit pas de fleurs au sens botanique et, par conséquent, ne se reproduit plus de façon sexuée depuis des millénaires. Chaque nouvelle plante est en fait un clone de quelque parent dont l'origine se perd dans la nuit des temps.
Si estimé, à juste titre, des populations méridionales, et de plus en plus ailleurs dans le monde, l'ail est de nos jours cultivé partout et connu de tous.
Le bulbe renferme des glucides, des saponosides, des vitamines et des minéraux, ainsi qu'une essence aromatique riche en composés soufrés dont l'alliine, transformée lors de la préparation de la plante en alliicine puis, par oxydation, en disulfure d'allyle.
Un peu d' Histoire :Originaire des steppes de l'Asie centrale, l'ail fut probablement diffusé par les tribus nomades et les marchands. Connu dès la plus haute antiquité, il se répandit rapidement autour du bassin méditerranéen où l'on eut vite fait de l'apprécier.
Tous les peuples ont chanté les louanges de cette plante, à la fois alimentaire, condimentaire et médicinale.
Les Anciens considéraient l'ail comme une panacée, mais deux qualités essentielles lui étaient attribuées : celle d'être un puissant fortifiant, et aussi un remède préventif contre la peste.
La Bible nous apprend que Booz en donnait à ses moissonneurs pour les fortifier et pour combattre les épidémies. Quant au Talmud, il attribue à l'ail, outre ses mérites déjà reconnus, celui de tuer les vers intestinaux et de rendre le sperme plus abondant.
Les Gregs, dont Aristophane ne tarissaient pas d'éloges sur ses nombreuses vertus, parfois illusoires.
Dioscoride vanta ses propriétés vermifuge dans son traité botanique, il en fut de même des Romains. Galien surnommait l'ail la «Thériaque des Paysans».
Les Arabes le considéraient comme un antidote remarquable contre la rage, les piqûres de scorpion et morsures de vipères.
Au moyen Age, l'école de Salerne en reconnut de plus ses propriétés antiseptiques.
Les célèbres médecins de la Renaissance le recommandèrent à leur tour comme un indiscutable remède préventif de la redoutable peste.
L'ail était d'ailleurs l'un des composants du «Vinaigre des 4 Voleurs» officialisé par le Codex de 1758. Il est resté longtemps le seul moyen de combattre les épidémies jusqu'aux découvertes de Pasteur.
Le Saviez-vous :*L'ail était la «Rose Puante» des Grecs, dont l'odeur forte faisait interdire à ceux qui en mangeaient l'accès des temples de Cybèle.
*Les masques à long bec des médecins du Moyen Age étaient remplis d'ail, ce qui les protégeait des effluves microbiennes lors des épidémies.
*Pour atténuer l'odeur de l'ail, mastiquez quelques graines d'anis, de cardamome ou de feuilles de menthe ou de persil.
*La légende de Dracula aurait été inspirée par une rare maladie, la porphyrie, une défaillance du métabolisme du sang qui rend le patient hypersensible à la lumière et dont l'ail peut exacerber les symptômes. On sait par ailleurs que l'ingestion d'ail peut chasser certains parasites qui sucent le sang, comme la tique. Tous les éléments de la légende sont donc présents.
Propriétés thérapeutiques :De nos jours on reconnaît surtout à l'ail de remarquables
propriétés hypotensives (grâce à son action sur les artérioles et la contractibilité cardiaque). Il
stimule le coeur et
facilite la circulation en fluidifiant le sang : son extrait est largement utilisé dans les médicaments modernes contre la
tension. L'ESCOP le préconise contre l'
artériosclérose et pour faire baisser le taux de
cholestérol. Il est efficace à titre préventif, contre les maladies cardio-vasculaires.
Ses
propriétés antiseptiques, bactéricides et expectorantes en font un agent contre les maladies contagieuses mais aussi un excellent curatif des
bronchites, grippes et autres
infections respiratoires saisonnières. L'allicine possède une action antibiotique avérée.
Sur les organes digestifs, l'ail agit comme
antiseptique : il détruit la flore pathogène et , par son
action antispasmodique, lutte contre les
diarrhées.
Antiseptique efficace dans les
mycoses (candida). Traitement des
cors et verrues en applications locales.
L'ail tend à
réduire la glycémie. C'est encore un excellent
vermifuge contre les parasites comme les ascaris et les oxyures.
Des études chinoises, ont montré un taux de cancer nettement moins élevé sur une population grande consommatrice d'ail. Le disulfure d'allyle pourrait inhiber la formation des cellules cancéreuses.
Ces vertus, l'ail les doit à sa forte concentration en composés soufrés. Ce sont d'ailleurs aussi ces composés qui sont responsables de son éventuelle mauvaise digestibilité mais surtout de la mauvaise haleine caractéristique...
L'ail s'utilise frais, en poudre ou sous forme de gélules, de comprimés et de perles contenant de l'huile essentielle.
Utilisation interne :En dehors de son utilisation à l'état cru ou cuit dans l'alimentation, on peut confectionner les préparations suivantes :
Décoction : 2 ou 3 gousses écrasées, bouillies dans un verre d'eau ou de lait
Sirop : Faire bouillir 50 g d'ail dans un verre d'eau. Filtrer, ajouter 50 g de sucre. Prendre 2 ou 3 cuillerées à soupe par jour.
Alcoolature : Ecraser 500 g d'ail, en extraire le jus. Ajouter à ce jus la même quantité d'alcool à
40 % vol. Prendre 1 cuillère à café 2 ou 3 fois par jour, pendant 10 jours par mois.
Utilisation externe : grâce à ses propriétés rubéfiantes et vésicantes
Cataplasme d'ail pilé avec de la moutarde contre les névralgies.
Huile ou pommade : Ail pilé, additionné de 2 fois son volume d'huile camphrée ou de saindoux, contre les rhumatismes, l'arthrite, les douleurs de la colonne vertébrale.
Emplâtre fait d'une rondelle d'ail, contre les cors, les durillons et les verrues.
Lavement. Vermifuge avec une décoction d'ail dans du lait.
Recettes de Mère-Grand :
Faire chauffer une gousse d'ail et la mettre bien chaude dans la dent malade.
Pour les vers des enfants, écraser de l'ail, le mettre sur le nez, puis bien frotter autour du cou.
«L'Aigueboulide» (l'eau bouillie) est idéale quand on a trop mangé ou après un bon repas, quand on est «engorgé» , c'est extra pour laver le corps...
Ecraser de l'ail en évitant d'en mettre en dehors de l'oeil du cor, faire 5-6 cataplasmes au moins ; le piler dans de l'huile d'olive, 2 compresses par jour sur l'oeil-de-perdrix ou le cor.
Cholestérol et vers des adultes
Lait d'ail : faire bouillir une gousse d'ail dans du lait, en boire une tasse juste avant de se coucher.
Vin d'ail : mettre à tremper des gousses d'ail dans du vin blanc, en avaler un petit verre à liqueur, trois jours de suite, le matin à jeun.