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Brigitte Bergeron se nourrit de sa passion des plantes sauvages
Elle recense les plantes comestibles de la région cavaillonnaise
Brigitte Bergeron (à droite) observe ou récolte les plantes sauvages
comestibles avec Annie Pacini (au centre) et Simone Theron (à gauche).
La révélation naquit d'une rencontre. Nous sommes en 2001 et Brigitte
Bergeron fréquente le Sel (Système d'échange local) où Mireille Sicard
communiquait sa passion des plantes.
La notion même du Sel
étant de partager un savoir et de le transmettre, on peut affirmer
qu'entre Mireille Sicard et Brigitte Bergeron la greffe a pris. Depuis,
cette dernière sillonne la région cavaillonnaise en quête de plantes
sauvages comestibles.
Une quête liée à l'environnement dont la préservation constitue déjà une motivation.
Mais
elle recèle aussi la sauvegarde d'une connaissance qui, sans crier
gare, tombe au goutte à goutte dans les oubliettes, pour ne plus jamais
refaire surface.
Cette connaissance, c'est celle de nos aïeux,
ces miséreux qui ne se nourrissaient pas seulement d'amour, de pain et
d'eau fraîche.
Et qui ne soignaient pas leurs maux à la seule prière et bénédiction des bonnes étoiles.
Ils arpentaient campagne et bois, et ramassaient les plantes sauvages à
la saison, sachant tout de leurs valeurs nutritives et médicinales.
Le
tout consommation "ad hoc burger in caddie" a creusé les fosses et
distillé le goutte à goutte de l'oubli. Balayant cet esprit malin des
temps modernes,
Brigitte Bergeron, persuadée que si le temps
fuit et s'efface à jamais, doit subsister et se transmettre, en
revanche, la connaissance entre les générations. Et celle reliée à la
nature, don de tous les Dieux de la création, constitue un devoir pour
l'homme.
Elle ne le dit pas ainsi mais c'est l'interprétation
que nous en faisons lorsqu'elle évoque sa passion ou, la voix
légèrement brisée, ces plantes à jamais disparues de la surface du
globe, victimes de la pollution et des pesticides. "
S'intéresser aux plantes sauvages, c'est regarder la nature autrement" dit-elle.
Avec
le groupe de l'association "Un savoir oublié", Brigitte Bergeron ne
fait pas qu'observer, recenser, sentir et recueillir ces plantes.
Comme
elles sont comestibles, elles sont cuisinées et là, pour le palais
néophytes, c'est la saveur... pardon, la découverte de saveurs oubliées.
Dans le tableau que nous reproduisons, Brigitte Bergeron présente des
plantes, leur goût et leurs vertus. À notre tour de transmettre... par
son intermédiaire!
Par Alain Guttadauro ( AGuttadauro@laprovence-presse.fr ) Publié le dimanche 26 octobre 2008 à 12H19 A la recherche des saveurs oubliées.
Pour préserver les plantes en voie de disparition, il va falloir faire vite...